Fin de la journée blanche avec l'arrivée de quelques GRDistes hier soir surpris par la pluie. Je profite de cette dernière nuit dans de gîte pour engloutir une énorme assiette de pâtes (énorme vaut x2). Au réveil le ciel est toujours très chargé. Je termine de me préparer et je file. Après un peu de plat me voici dans la montée mais aussi sous la pluie. Pas le choix le poncho est de rigueur même si cela ne tombe pas trop fort, le vent est frais. Les petits cols s'enchaînent puis la longue descente commence (cf les chiffres). Le GR est une succession de différents types de sentier. De terre il passe à caillouteux, parfois goudron mais il change aussi de largeur. Celle ci varie de la largeur d'une espadrille à une route. Mais ce matin on la joue fine, très fine... les bâtons sont devant pour tenter de faire tomber l'eau qui se trouve sur la végétation, il faut dire que même s'il est fin, le GR est creusé, donc les mollets sont rapidement trempés. Aujourd'hui inutile d'insister au bout d'une heure plus la peine de secouer les plantes. Enfin la végétation monte ! Super les fougères et ronces s'occupent du reste du corps. En milieu de matinée comme dirait l'autre ça dérape... Erreur topo je descends de 300m avant de me dire que quelque chose cloche. Effectivement il fallait prendre à gauche avant la cabane de berger (ce que vont m'avouer avoir fait aussi d'autres GRDistes cet après midi). Bref je remonte la pente. La traversée qui suit une fois de retour sur le bon sentier va se faire sous une petite pluie et avec le chemin complètement défoncé par ces satanés quadrupèdes. Impossible de contourner il faut patauger dans une boue fraîche, collante qui ralenti la progression (j'ai vu des escargots aller plus vite en passant par les fougères). Le terrain est en pente et passe parfois sous des arbres, l'eau ruisselle quand soudain j'entend "Pour la France : Hervé en exécution libre...". Et là c'est parti comme par frénésie je commence par une vrille latérale. Gêné je me débarrasse de mon bâton droit. Je tente une rotation du tronc avec récupération sur la jambe gauche mais le sac ne l'entend pas de cette manière. J'improvise totalement, le bâton gauche me lâche et après une contorsion digne du grand Edgar Grospiron dans ces bosses j'essaie de garder ma dignité. Seulement voilà je ne suis pas Grospiron et entraîné par le sac alors que je tente de le remettre en place, je suis obligé de tenter le tout pour le tout : un double pivot en tonneau bariqué à droite suivi immédiatement d'un triple axel pour finir sur le dos le cul dans l'eau et les mains plongées dans la boue. Le public est en trans et j'entend "Hervé, France, 18,74". C'est l'hystérie collective. J'ouvre les yeux et là, y a Marguerite qui me fixe en broutant son herbe d'un air de dire "Tu t'es vautré comme une grosse merde mon pote...". Hé oui elle a raison ! Je m'extirpe de cette boue gluante comme je peux et je me débarbouille avec un litre d'eau puis je reprends ma route tout penaud. Deux cent mètres après (soit vingt bonnes minutes) j'arrive à un abreuvoir triple bac, trempé pour trempé, j'opére une lessive totale avec un essorage manuel en mode tenue "Slip Only". J'ai presque plus chaud en remettant tous les vêtements moins collants et moins trempés et j'ai comme moins d'eau dans les grolles aussi...
Voilà c'était le clou de jour, presque 1h30 dans la boue grasse, tout le reste sera ponctué de petites pluies, de cailloux, de brouillard, et d'une descente interminable avec heureureusement quelques belles vues.
Météo : nombreuses averses et quelques éclaircies.
Départ col de Bagargiak 07h30
Arrivée pont de Logibar 16h00
Données GPS :
Distance 17,6km (162km)
Dénivelés +790m -1610m
Le spectacle d'une bonne gaméle 😀 Bravo pour le mental !
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